Fiche
d’information pour les parents et patients :
Phytophotodermatose
Qu’est-ce qu’une phytophotodermatose ?
Une
phytophotodermatose est une réaction cutanée provoquée par le contact avec
certaines plantes contenant des substances photosensibilisantes — notamment
des furocoumarines (psoralènes, bergaptènes, etc.) — suivie d’une exposition
aux rayons UVA (soleil).
Cette réaction
est de type phototoxique, c’est-à-dire non immunitaire : il n’est
pas nécessaire d’avoir déjà été exposé à la plante auparavant.
Il ne s’agit pas
d’une allergie.
Plantes et substances
responsables
Parmi les plantes les plus souvent
impliquées :
- Famille des Apiacées (ombellifères) :
céleri, persil, panais, carotte sauvage, angélique, etc.
- Famille des Rutacées (agrûmes) : citrons,
limes, oranges, etc.
- Famille des Moracées : par exemple le figuier
(sève, feuilles).
D’autres plantes ou produits
végétaux — selon les cas — contiennent des furocoumarines ou des substances
proches photosensibilisantes.
Même un contact
bref avec la plante (sève, jus, feuilles…) peut suffire, surtout si la peau
devient humide (sueur, eau) — ce qui favorise la pénétration des substances.
Pour rechercher
la ou les plantes responsables des lésions, vous pouvez consulter le site :
https://www.botaderma.com/
Signes cliniques
- Les lésions apparaissent souvent 24 à 48
heures après le contact + exposition solaire.
- Elles se limitent généralement aux zones
ayant été en contact avec la plante + exposées au soleil (mains,
avant-bras, visage, jambes, etc.).
- Aspect typique : érythème (rougeur), œdème,
parfois vésicules ou bulles (cloques).
- La réaction peut provoquer une douleur ou
sensation de brûlure, mais en général peu ou pas de démangeaison
(prurit).
- Ensuite, les lésions peuvent évoluer vers une desquamation
puis laisser une hyperpigmentation (taches plus foncées) sur plusieurs
semaines à mois.
- Dans des cas plus marqués, des cloques
importantes voire des bulles peuvent survenir, parfois avec œdème — il s’agit
d’un tableau plus “brûlure cutanée” que simple “coup de soleil”.
Pourquoi cela se produit-il —
mécanisme
- Les furocoumarines (substances
photosensibilisantes) contenues dans ces plantes se fixent dans la peau
après contact.
- Lors d’une exposition aux UVA (320–400 nm), ces
molécules s’activent, provoquant une réaction photochimique qui génère des
radicaux libres, endommage les cellules cutanées (ADN, membranes
cellulaires) et déclenche une inflammation.
- Résultat : « brûlure » : lésion
cutanée plus ou moins marquée, inflammation, formation de cloques, puis
hyperpigmentation par surproduction de mélanine.
Diagnostic & examens
- Le diagnostic repose essentiellement sur l’histoire
(contact avec plante + exposition solaire) + aspect clinique des
lésions.
- Aucun test systématique n’est nécessaire dans les
cas typiques.
- En cas de présentation atypique ou de doute,
certains tests peuvent être envisagés.
Traitement & prévention —
ce que vous pouvez faire
À faire immédiatement
- Laver soigneusement la peau avec de l’eau
savonneuse dès que possible après le contact avec la plante suspecte.
- Retirer et laver les vêtements éventuellement
souillés (sève, jus de plante).
Soins des lésions
- Pour des lésions modérées : crèmes émollientes
+ corticoïdes topiques éventuels.
- En cas de vésicules ou bulles importantes : perçage
des bulles, lavage soigneux, pansements gras et application de corticoïdes
topiques et émollients.
- Si surinfection suspectée : traitement antibiotique
oral possible, selon avis médical.
- Une bonne photoprotection future est
essentielle : éviter l’exposition solaire sur les zones atteintes ou
fragiles, porter des vêtements protecteurs, utiliser une crème solaire à
large spectre incluant les UVA.
Evolution et complications
possibles
- La réaction est en général bénigne et auto-limitée
— les lésions disparaissent en quelques jours à quelques semaines.
- La pigmentation résiduelle (taches plus
foncées) peut persister plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
- Dans de rares cas, des réactions sévères (cloques
étendues, bulles, voire des “brûlure chimique” de la peau) peuvent
nécessiter des soins plus spécialisés.
À quoi faire attention —
erreurs fréquentes ou confusions possibles
- La phytophotodermatose peut être confondue
avec une brûlure, un coup de soleil, une dermatite de
contact, ou une photoallergie.
- Contrairement à une allergie, pas besoin d’avoir
été sensibilisé avant : une première exposition suffit.
- Parfois la réaction aiguë passe inaperçue — et
seule l’hyperpigmentation apparaît — ce qui rend le lien avec
l’exposition végétale moins évident.
Conseils pratiques — pour
éviter de nouvelles réactions
- Si vous manipulez des plantes (jardinage, cuisine,
cueillette, cueillette de figues, usage d’agrumes, travail avec des
plantes…), évitez l’exposition solaire immédiatement après — ou
protégez la peau (gants, manches longues, vêtements couvrants).
- Lavez-vous bien les mains et la peau après contact
avec des plantes potentiellement phototoxiques.
- En cas d’apparition de rougeurs, cloques ou taches
suspectes après contact + soleil — pensez à la phytophotodermatose et consultez
un professionnel de santé si les lésions sont étendues ou
douloureuses.
- Pour l’avenir, identifiez les plantes
potentiellement dangereuses (céleri, figuier, agrumes, panais,
angélique, herbes sauvages, etc.) et soyez vigilant lorsque vous
travaillez ou cuisinez avec elles.
Cette fiche d’informations
constitue un complément et ne remplace pas un avis médical.