Vulvodynie : ce n’est pas dans la tête
Qu’est-ce que la vulvodynie ?
La vulvodynie
est une douleur ou un inconfort de la vulve (zone intime externe) qui
dure depuis plus de 3 mois, sans lésion visible à l’examen.
Les douleurs peuvent apparaître spontanément ou lors d’un contact
(rapport sexuel, examen, vêtements serrés, hygiène intime, etc.).
Les sensations
décrites sont variées : brûlures, picotements, coupures, tiraillements…
Elles peuvent persister plusieurs heures après le contact.
Qui est concernée ?
La vulvodynie
est fréquente, touchant 3 à 16 % des femmes à un moment de leur
vie.
Elle peut survenir :
- Chez les femmes jeunes, souvent sans
enfant, avec douleurs déclenchées par le contact.
- Chez les femmes autour de 40-50 ans, avec un
inconfort plus diffus et permanent.
Certains
facteurs peuvent favoriser la vulvodynie : facteurs génétiques, hormonaux,
hypertonie musculaire du plancher pelvien, infections etc.
Autres symptômes souvent associés
Certaines
patientes présentent aussi :
- Fatigue chronique, syndrome du côlon irritable,
- Douleurs pelviennes ou urinaires,
- Endométriose, fibromyalgie,
- Anxiété ou tristesse liées à la douleur
persistante.
Comment le diagnostic est-il posé ?
Le diagnostic
de vulvodynie est un diagnostic d’exclusion : le médecin doit d’abord
éliminer d’autres causes qui pourraient expliquer les douleurs (infection, eczéma,
sécheresse, etc.).
Un petit test,
appelé test du coton-tige, aide à repérer les zones douloureuses du
vestibule (entrée du vagin) par appui léger avec un coton-tige : ce test a
pour but de provoquer à nouveau la douleur, il n’est pas très agréable mais ne dure
pas longtemps. Si vous ne souhaitez pas la réalisation de ce test, parlez-en à
votre médecin.
Les examens complémentaires (prélèvements, imagerie, biopsie) ne sont faits que
si une autre cause est suspectée.
Quel impact ?
La vulvodynie
peut gêner :
- Les rapports sexuels,
- Les gestes du quotidien (s’asseoir, faire du
vélo, porter des vêtements serrés).
Ce n’est ni
une infection, ni une maladie honteuse, et elle n’est pas “dans
la tête” : c’est une vraie douleur chronique, liée à une hypersensibilisation
des nerfs de la région vulvaire.
Quels traitements ?
La prise en
charge est personnalisée, progressive et souvent pluridisciplinaire.
Mesures de base :
- Arrêt des produits irritants (savons, lingettes,
déodorants, crèmes parfumées).
- Utilisation de soins émollients, lutter contre
la sècheresse (Deumavan®, Mucogyne®).
- Porter des vêtements amples, en coton.
- Éviter les protège-slips et privilégier les
sous-vêtements respirants.
Traitements locaux :
- Lidocaïne gel ou crème : appliquée
régulièrement et au long cours pour diminuer la sensibilité nerveuse.
- Crèmes apaisantes et hydratantes.
- Œstrogènes locaux chez la femme ménopausée.
Traitements généraux :
- Antidépresseurs à faible dose (comme
l’amitriptyline) ou antiépileptiques (gabapentine, prégabaline)
pour calmer la douleur d’origine nerveuse.
- Si besoin, prise en charge du stress ou de
l’anxiété associée.
Rééducation et soutien :
- Rééducation du périnée avec kinésithérapeute
ou sage-femme spécialisée.
- Thérapie cognitive et comportementale (TCC)
pour apprendre à gérer la douleur et retrouver une vie sexuelle sereine.
- Toxine botulique A dans certains cas de
contracture musculaire persistante.
À retenir
- La vulvodynie est une douleur réelle,
souvent invisible, mais une prise en charge possible.
- Le traitement demande du temps et une approche
globale, mêlant soins locaux, soutien psychocorporel et parfois
médicaments.
- Vous n’êtes pas seule : n’hésitez pas à en
parler à votre médecin, gynécologue, sage-femme ou dermatologue.
Ressources et soutien